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Inventario del motociclista in
partenza per la Parigi-Dakar
Au nom de la liberté d'interprétation
que la poésie contemporaine concéde au lecteur, je choisirai pour clé du recueil
le dialogue imaginaire entre deux poètes italiens du XIII siècle: Guido
Cavalcanti, “ami de Dante, ame inquiète, penseur tourmenté, poète délicat et
exigent”, dont les ballades “baignent dans une atmosphère de reve” - et Cecco
Angiolieri, à la poésie “réaliste, satyrique et burlesque” (les citations sont
tirées de la Littérature italienne” de Paul Arrighi).
J'ai la caution de Maria
Grazia Lenisa qui, dans son intéressante préface, souligne les deux registres
sur lesquels est articulèe la poésie de Rossano Onano: celui de “la brieveté,
qui capture des éblouissements lyriques pleins d'ironie”, et celui de
“l'extension, qui se dilate en una sorte de récit ou plutot de rècitatif”.
Exemple de ce dernier registre: l'inventaire du mtocycliste en partence pour le
aris-Dakar, qui donneson titre au livre.
Il retrace en réalité, pout l'essentiel,
un fait divers doucement ironique: l'histoire d'un africain boxeur et exellent
perdant. Quant au premier registre – le lyrisme bref, lui aussi teinte d'humour
– en voici ègalement un exemple: Moi, qui recherche l'oisillon du froid, à
réchauffer / dans la poche intérieurs de ma veste, à gauche, et qui défie / les
rances. Lui, qui se libère dans la plaine, fasciné / par l'iris louche des
canons postés là, par / les chasseurs qui visent l'humide, la polenta. Car
si l'opposition générale entre le narratif et l'instantané donne le ton au
volume, chaque poème constitue aussi un diptyque.
La combinaison de cest deux
structures binaires confère son rythme à l'ouvrage, un rythme ayant peut-etre
une valeur cosmique, sinon religieuse, en tot cas poétique; une poésie qui s'affirme
pour se nier, puis s'affirmer encore, comme dans l'une des dernières strophes du
volume: Pour un moment d'inattention, un malheureux battemant / maledoit des
hanches, est tombé le cahier (blanc) de la poésie (j'y tenais tant), il s'est
brisé en mille confettis. / A Carneval ils revivent sur les cheveux livres, avec
lucidité / je suppose que ce n'est pas la meme chose. Belle image poétique,
et l'humour, toujours!
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Recensione |
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