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La poésie de Lucio Zinna se
singularise par une apparente ironie socratique sous le masque de qui, au prix
d’une descente aux enfers de la solitude, au prix du spectacle du monde nait un
moment rare pour l’Espérance, un moment d’où pourrait jaillir l’antique souffle
de la mer d’une vision rilkéenne.
Il ne faut pas y chercher
un message a destination de ceux qui attendent qu’on les persuade qu’ils roulent,
tels des trains, sur les rails d’une vérité que les ordinateurs manipulent ou
dérangent. Elle contient, à tout le contraire,une invitation pour chacun, à
choisir la trajectoire de sa destinée sans la complicité suspecte des ancêtres
ni celle des porte-parole.
On peut voir là comme
l’esquisse d’un Art de vivre tel que le dessinaient les romains de Rome; tel que
le façonnent les siciliens, avec l’air d’être depuis toujours épargnés par le
temps. D’art poétìque, à proprement parler sous les “ismes” où se contemplent
les faiseurs d’école, point sinon, avec la retenue des esthètes doués, les
recommandations que fondent l’amour et la connaissance d’un metier dont Zinna
perçoit les dérives quand l’amateur éphémère s’en empare.
Les magies du lyrisme ne
sont pas absentes, dans des textes où le Poète de Palerme se montre expert et
virtuose à utiliser toutes les ressources d’une langue dont la gravité se
dissimule sous des rondeurs, dont l’angoisse tait les sourires.
Sans doute faut-il parler
d’harmonie raisonnable, pour tenter de donner un visage aux yeux qui regardent
loin, tels ceux de Max Ernst, à une œuvre se nourrissant d’espaces, d’êtres,de
maisons, de nature et de confidences à peine peintes. Cela représente une part
sensible de l’univers, une part sensible de foi dans ce qui affirme l’homme au
monde avec les tendresses que prodigue la volonté d’être fraternel.
Ainsi Lucio Zinna poursuit-il son chemin. Artiste. Homme. Poète. | |
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Recensione |
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